samedi 16 avril 2016

Saint Benoît Labre


"Benoît Labre, du diocèse de Boulogne" : c’est par ces quelques mots tout simples que ce fils de paysans, originaire d’Amettes dans la province d’Artois, se présentait lorsqu’au cours de ses pérégrinations européennes en ce milieu du XVIIIe siècle, on le questionnait. Pourtant quel parcours atypique a-t-il emprunté ! Que de contestations mais aussi de passions a-t-il suscitées et suscite encore !

 Tableau représentant Saint Benoit Joseph Labre
(église Sainte Marie des Monts, Rome)

Dans le contexte actuel de crise économique, laissant de plus en plus d’individus sur le bord du chemin, en situation de précarité et d’exclusion, la vie de Benoît Labre, le pauvre Français à l’aumône, revêt une acuité particulière et mérite d’être revisitée. 

En ce jour de sa fête liturgique, découvrons et aimons ce saint si attachant. Pèlerin vagabond, "mort en état de crasse" railla un sénateur anticlérical, lors de sa béatification et de sa canonisation à la fin du XIXe siècle.

Marc Loison nous y invite dans une biographie documentée. Grâce à un retour critique sur les documents d'archives paroissiales, départementales, diocésaines, nationales, voire internationales, l'auteur tente d'appréhender dans cet ouvrage, avec beaucoup de précision et de finesse, la vie, le message et le rayonnement spirituel de ce saint atypique.

Marc Loison, Benoît Labre (1748-1783). Entre contestations et rayonnement,
Salvator, 2014, 232 pages, 22 € (9782706710933)



Benoît est mort le 16 avril 1783, un mercredi saint, à Rome, au domicile du boucher Zaccarelli, lequel l'avait trouvé évanoui sur les marches de l'église Sainte-Marie-des-Monts. La nouvelle de son décès aurait été répandue dans Rome par les enfants aux cris de "È morto il santo !" ("Il est mort le saint !").


dimanche 3 avril 2016

Père Elijah à Jérusalem

Avec la parution en français de Père Elijah à Jérusalem, nous avons, enfin, le troisième volet des aventures de notre père carme préféré, Père Elijah. Ce dernier tome a été écrit vingt ans après Père Elijah, une apocalypse. L'auteur nous invite à considérer ces vingt ans comme un simple clin d’œil ou comme une nuit de veille. Père Elijah séjourne à Jérusalem en même temps que le président de la Fédération des États européens, homme politique le plus influent et le plus populaire du moment. La mission confiée par le Pape à Père Elijah, désormais évêque, est de ramener à la foi cette homme en pleine ascension vers le pouvoir le plus universel qui ait jamais été exercé. Confronté à ses propres faiblesses, il doit affronter l'Antéchrist. "L'Homme Impie, le Fils de Perdition" est-il parmi nous ?

Pour l'auteur, le rôle de la fiction chrétienne à cet égard, doit apporter une contribution authentique à la foi. Sa mission première doit être d'éveiller l'imagination du lecteur d'une manière telle qu'il se remémore les principes de base de la vie du Christ. Elle n'essaie pas de prédire l'avenir mais plutôt, dans le sens du concept de "subcréation" de Tolkien, elle offre une possibilité imaginative dans le but de stimuler la réflexion. Une telle fiction ne prétend nullement prédire les détails du dévoilement de la véritable apocalypse. Elle demande : "Et si ?" et, plus important encore : "Suis-je éveillé ?" et "Suis-je spirituellement préparé, si nos temps s'avèrent vraiment être ceux que Jésus a pointé du doigt ?".

Mais, sagement, la préface conclut en encourageant les lecteurs de la trilogie à ne pas tirer de ces histoires l'idée qu'une cléf néo-gnostique de l'Apocalypse leur a été donnée - une herméneutique de la survie. Mon désir le plus cher est qu'ils retournent à leur vie quotidienne avec des yeux rafraîchis et une faim de la Parole vivante de Dieu dans les Écritures Saintes. Et que nous puissions nous écrier avec une ferveur renouvelée et l’Église tout entière : "Viens, Seigneur Jésus !"

Michael D. O'Brien, Père Elijah à Jérusalem, Salvator, 2015, 271 pages (9782706713125),